Bien qu'elles fussent connues des populations locales sous le nom de Mosi-oa-Tunya, la « fumée qui gronde », David Livingstone, l'explorateur écossais fut le premier Européen à observer les chutes en 1855, il les nomma en l'honneur de la reine Victoria du Royaume-Uni. La ville zambienne voisine porte le nom de l'explorateur, tandis qu'une statue se trouve côté zimbabwéen, à proximité de la ville de Victoria Falls.
Les chutes sont situées sur le fleuve Zambèze qui constitue à cet endroit la frontière naturelle entre la Zambie et le Zimbabwe. Le fleuve se jette dans la cataracte sur environ 1 700 mètres de largeur, et une hauteur atteignant au maximum 108 mètres. Elles donnent un spectacle surprenant par leur disposition particulière : elles se jettent dans une longue faille du plateau, pour s'échapper perpendiculairement par un étroit canyon. Elles ne peuvent ainsi être vues de face qu'à une distance d'une centaine de mètres seulement.
En prenant en compte leur largeur, leur hauteur et leur débit, elles font partie des cataractes les plus importantes du monde avec les chutes du Niagara et de celles d'Iguazú. Ayant eu la possibilité de découvrir ces trois sites, je les classerais personnellement dans l'ordre suivant, en fonction de mes goûts et non de beauté qui est toujours subjective :
Les chutes d'Iguazú à la frontière entre l'Argentine et le Brésil,
Les chutes Victoria à la frontière entre la Zambie et le Zimbabwe,
Les chutes du Niagara à la frontière entre le Canada et les USA.
Les chutes Victoria sont inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO.
De nombreux îlots au sommet des chutes divisent le flot en une série de chutes distinctes. Le nuage d'eau pulvérisée produit par les chutes peut s'élever à quatre cents mètres de haut, et parfois plus (le débit variant énormément selon la saison, voire l'année), pour être visible jusqu'à une distance de l'ordre de quarante kilomètres. Ce nuage d'eau est à l'origine d'une petite zone de forêt tropicale humide presque continuellement arrosée par la pluie de ce nuage.
Pendant la saison des pluies, le fleuve charrie quelque 9 100 m3 d'eau par seconde. Pendant la saison sèche, les chutes peuvent occasionnellement être réduites à quelques cascades, et le grondement et le brouillard disparaître. Jusqu'en Décembre, Janvier, tant que le débit de l'eau le permet, il est possible de se baigner jusqu'à l'extrême limite du bord de la faille, dans un petit bassin naturel protégé, appelé Devil's Pool, la piscine du diable. Ce bassin est accessible depuis l'île Livingstone.