C'est la dernière prison dans laquelle Nelson Mandela a séjourné de Décembre 1988 au 11 Février 1990, date de sa libération. Dans cette cage dorée sur le site de la prison Victor Verster, près du Cap, Mandela avait entamé des négociations secrètes avec le gouvernement apartheid, qui lui avait proposé un régime à mi-chemin entre la liberté et la détention. Mandela avait des journaux, la télévision, un très grand lit et même une piscine.
Le jour de son installation dans cette splendide demeure, Kobie Coetsee son geôlier lui a offert une caisse de vin pour sa pendaison de crémaillère. Dans sa biographie « Un long chemin vers la liberté », Mandela relève l'ironie de ce cadeau d'un geôlier à son prisonnier. Mandela pouvait recevoir d'autres détenus, il prenait beaucoup de plaisir à leur montrer comment marchait son four à micro-ondes.
Il pouvait contempler les magnifiques montagnes de la région du Cap, se tenir au courant de l'actualité mondiale. Il apprenait aussi le protocole et l'étiquette. Niel Barnard, alors chef des services secrets, prétend aujourd'hui que le gouvernement souhaitait le préparer à la fonction de chef d'Etat: « nous ne voulions pas qu'il se trompe de fourchette lors d'un banquet avec la reine d'Angleterre à Buckingham Palace ! ».
Quelques années après sa libération, Mandela a fait bâtir une maison à Qunu dans sa province natale du Cap oriental. Il s'est inspiré de la maison de Victor Verster. Il en garde un bon souvenir. Il est aisé de le comprendre.
Ceci ne doit pas cacher que cette prison est actuellement au bord de l'insalubrité, et en 2015 une commission d'enquête l'a qualifiée de « pire prison d'Afrique du Sud », et plus de 5000 détenus ont été répartis dans d'autres établissements pénitentiaires d'Afrique du Sud.
Pour marquer le passage de Mandela dans ce lieu, une statue, plus grande que la taille normale a été érigée à l'entrée.