Le « palais Bénédictine » est un édifice mêlant les styles néo-gothique et néo-renaissance, construit à la fin du XIX° siècle à Fécamp pour Alexandre-Prosper Le Grand, négociant en spiritueux et qui a fait fortune en inventant et commercialisant la liqueur Bénédictine.
L'édifice a été construit avec des matériaux et des techniques locales. Alexandre-Prosper Le Grand qui était un grand passionné d'art voulait créer un espace hybride mêlant l'art et l'industrie et également ancrer sa liqueur dans une tradition monastique locale.
Les travaux commencèrent en 1882, et il fut inauguré en 1888. Mais, dévasté quatre ans plus tard par un incendie, il fut alors reconstruit dans sa forme actuelle, dans une architecture mêlant style néo-gothique et style néo-Renaissance, caractéristique de l'éclectisme, tendance de l'historicisme qui traverse tout le XIX° siècle, avant l'émergence de l'Art nouveau auquel le style du palais fait également référence.
Le palais était à la fois le lieu de production de la liqueur Bénédictine et un musée, sans rapport avec l'abbaye bénédictine de Fécamp. Une salle raconte l'histoire de la liqueur et une autre rassemble les quelque 600 contrefaçons dont fut victime la Bénédictine, une des liqueurs les plus copiées au monde.
Le musée possède une grande collection d'art des XIV°, XV° et XVI° siècles, en partie issue des collections personnelles du fondateur, représenté au centre d'un grand vitrail en glorieux rénovateur de la liqueur qui fit sa fortune... Il est composé de salles dédiées à l'art ancien et médiéval dont de nombreux éléments proviennent de l'ancienne abbaye. Il renferme diverses collections d'émaux et d'ivoires, la bibliothèque provient en partie de l'abbatiale de Fécamp, une collection de ferronneries - acquise dans un château du Val-de-Loire - des peintures, pour la plupart sur bois, attribuées à des artistes français, italiens, allemands et flamands, pièces aujourd'hui au mieux reconnues comme des œuvres d'atelier.
Provenant de l'abbaye de Fécamp une bibliothèque expose des manuscrits et des incunables, des émaux champlevés du XVI° siècle, des reliquaires, des ivoires sculptés, de la ferronnerie ancienne.
La pièce centrale est la salle des Abbés , dont l'intérêt principal réside dans son vitrail, représentant l'accueil du roi François I° par les moines de Fécamp en 1534 et les statues de certains abbés qui ont marqué l'abbaye de Fécamp.