Salers est une des villes les plus attirantes de la Haute-Auvergne. A 951 mètres d'altitude sur sa planèze, elle garde intact, de son passé militaire et judiciaire, un ensemble rare de remparts et de vieux hôtels, groupés sur un piton, d'où, l'on domine le confluent de l'Aspre et de la Maronne.
La cité cantalienne est classée parmi les « plus beaux villages de France » avec ses immeubles inscrits ou classés monuments historiques. Grâce à son site inscrit et aux nombreuses œuvres d'art contenues dans l'église Saint-Mathieu, elle présente un ensemble exceptionnel essentiellement des XV ème et XVI ème siècles, époque de l'instauration du Bailliage Royal des Montagnes d'Auvergne. Aujourd'hui, Salers se tourne résolument vers le tourisme avec environ 400.000 visiteurs par an.
Le double caractère des constructions de Salers s'explique par l'histoire de la ville. Tout d'abord ouverte, elle subit cruellement les ravages des Anglais et des routiers, et sent le besoin de s'entourer des remparts qu'elle possède encore.
A la fin du XV ème siècle, Salers devient chef-lieu de bailliage des Hautes-Montagnes d'Auvergne et c'est alors que les familles de bonne bourgeoisie, d'où sortaient les juges, font élever de charmants logis à tourelles.
La grande fête de Salers était la Nativité de la Vierge. A cette occasion, on vendait aux enchères le titre envié du roi de la fête. Un bourgeois glorieux, qui avait remporté cette royauté, imagina de faire couler le vin à flots dans les fontaines publiques : générosité qui fut très appréciée et tourna en coutume. Mais au cours du pèlerinage ainsi compris, rixes, bastonnades, blessés et morts ne se comptaient plus. Il fallut interdire ces largesses, fermer les cabarets et mettre à l'amende les querelleurs : le nombre de pèlerins diminua sensiblement.
L'église Saint-Matthieu est une reconstruction de la fin du XV ème siècle, mais le portail rappelle le reste de l'église romane qui la précédait, néanmoins intégralement restaurée à la fin du XIXe après que la foudre fut tombée dessus.